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Je soutiens le commerce local !

" Commerçants redynamisons le commerce local !"

Les difficultés du commerce de proximité

Publié le 12 Juin 2014 par jesoutienslecommercelocal

Il y a quelque temps la boulangerie au coin de ma rue a été l’objet d’une fermeture administrative. Renseignements pris, il s’agissait d’une sanction pour non respect du jour de congé hebdomadaire. Un ami fonctionnaire de la mairie m’a dit sa certitude que l’inspection du travail avait agi sur dénonciation. Le gérant de la superette, dans la même rue, qui, elle a le droit d’ouvrir — et de vendre du pain — tous les jours lui semblait le dénonciateur évident...

Un peu plus loin, il y a un Bricorama. D’habitude le dimanche matin, il y a foule devant ses portes. Ce dimanche : personne. Il est fermé à cause du jugement de la cour d’appel de Versailles qui, sur la demande du syndicat Force Ouvrière, a interdit à cette chaîne de magasins de bricolage d’ouvrir le dimanche. Peut-être pour protéger les petits quincaillers ? Ah non, il n’y en pas plus depuis longtemps, ruinés par Castorama (ouvert tous les jours). En revanche, le Darty, juste en face de Bricorama est ouvert. Et, dans le même immeuble, le supermarché "de proximité" est également ouvert... Selon quelle logique ?

Commerçant est un métier difficile. Plus on est petit et plus il faut travailler longtemps et sans aucune sécurité. Les loyers peuvent maintenant doubler en fin de bail. Les commerçants restent sans véritable retraite car les "pas de porte" ne valent plus rien. Le vidéoclub a fermé. C’est logique. Le fromager aussi... De toute manière, lors de cette promenade dans une petite ville d’Ile-de-France, je constate qu’il y a beaucoup plus de boutiques à vendre ou à louer que de commerces en état de marche. Certains anciens commerçants, qui n’ont pas pu vendre et qui avaient la chance d’être propriétaires, habitent dans leur ancien magasin. Ce n’est pas très confortable ni discret mais au moins sont-ils logés.

Beaucoup d’enseignes actives sont récentes, et ne durent pas. Même des agences bancaires !

Le café-tabac a été "braqué" trois fois en une seule année. Ses anciens gérants ont cédé la place à d’autres peut-être plus malins ? Le petit bijoutier, lui, a été attaqué il y a six mois. Deux hommes ont défoncé sa porte vitrée à coup de masse, ils ont raflé tout ce qui avait de la valeur, ont laissé le reste, que le bijoutier essaye depuis d’écouler, très courageusement. Il me dit : « J’ai perdu dix ans de travail en cinq minutes et encore je dois me féliciter d’être en vie. » Où en est l’enquête ? Personne ne l’a tenu au courant. Etait-il assuré ? Très peu. Aura-t-il des facilités fiscales ? Quelles facilités ?

J’ouvre le journal : le propriétaire d’un dépôt de presse-PMU à Marseille a été tué à coups de couteau « pour quelques dizaines d’euros et des jeux de grattage ».

Le dira-t-on un jour ? nos petits commerçants sont héroïques ! Ce sont eux qui font vivre nos quartiers, les centres villes. Or rien n’est fait pour les aider à survivre bien au contraire. Pourquoi la mairie n’offre-t-elle pas, après appel d’offre, un système centralisé de surveillance vidéo aux petits commerçants, en lien avec la police municipale ? Peu de commerçants ont les moyens (et la compétence) de s’équiper individuellement et, d’ailleurs, les arnaques à la vidéo-surveillance sont nombreuses.

Pourquoi un député ne propose-t-il pas une loi pour rendre illégale la clause des règlements de copropriété où les commerçant payent souvent deux fois plus que les autres copropriétaires un ravalement ou des charges par rapport à la surface qu’ils occupent ? Cela était peut-être valable du temps où les commerçant pouvaient gagner leur vie. Mais aujourd’hui la misère est en bas des immeubles et les salariés — aux 35 heures ! — ne devraient-ils pas se montrer plus solidaires ?

Il y aurait tant d’initiatives à prendre, qui ne coûteraient pas si cher à la collectivité, pour tenter de garder à nos rues un caractère humain. Mais non, malgré leurs paroles creuses, il est manifeste que cela n’intéresse pas les politiques. Allez savoir pourquoi ? Mais vous avez peut-être votre idée ?

Les difficultés du commerce de proximité
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